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La Tourbe malaxée

Thème :

La malaxeuse

Lieu :

Vallée des Ponts-de-Martel

Source :

G. et Y. Warrisse

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Parallèlement à l'exploitation artisanale, la Société des Marais utilisait des malaxeuses avancées pour produire plusieurs tonnes de tourbe par année. Initialement fonctionnant à la vapeur, ces installations s'électrifièrent vers 1913. Les tourbiers extrayaient des mottes de différentes profondeurs et les plaçaient sur un tapis roulant qui les transportait jusqu'à la malaxeuse. La tourbe était alors broyée et transformée en boudins d'environ un mètre vingt de longueur. Un ouvrier se chargeait ensuite de placer ces rouleaux sur un wagonnet pour les acheminer vers un terrain adapté au séchage. Le transport de la tourbe malaxée se faisait généralement par train. Ce processus de production nécessitait l'embauche de nombreux ouvriers, environ vingt-cinq pour chaque malaxeuse. L'extraction de la tourbe a pris de l'ampleur lors de la Première Guerre mondiale, période où l'importation de charbon devenait problématique. Face à l'augmentation des prix de la tourbe, les autorités ont pris des mesures pour stabiliser les coûts, conduisant le Conseil d'État à bloquer les prix au niveau de ceux de 1913. À cette époque, les tourbières de la vallée se sont transformées en une industrie d'importance, employant de nombreux internés français. Pour pallier le problème de transport, un téléphérique a même été construit pour relier les Emposieux à Noiraigue. Bien que la tourbe ait un pouvoir calorifique inférieur à celui du charbon, elle a servi de combustible de substitution efficace pendant les guerres. Sa production est devenue l'emblème d'une région et a fait la fierté de plusieurs générations.